A la retraite, les cahiers au feu?

Apprendre tout au long de la vie : enjeux et défis

Campiche, Roland J., Dunant, Yves,

2017, 127 pages, 15 €, ISBN:978-2-88901-141-4

S’appuyant sur l’histoire de Magdalena R., ce livre permet de saisir les problèmes auxquels chacun-e se heurte au moment de la retraite. Que faire de tout ce temps libre? Comment vieillir, sans dépérir? La formation/éducation, on le sait aujourd’hui, est le facteur qui contribue pour 50% à la bonne santé, quel que soit l’âge de la personne concernée. Mais quelle formation alors? Des spécialistes de l’apprentissage tout au long de la vie tentent de répondre dans cet ouvrage à ces questions importantes et d’une grande actualité.

Format Imprimé - 20,00 CHF

Description

Quels sont les problèmes auxquels nous nous heurtons au moment de la retraite? Que faire de ce temps libre brusquement à portée de main? Comment vieillir sans dépérir?

On prétend qu’on vit sa retraite comme on a vécu sa vie professionnelle. Peut-être, mais pas nécessairement ! On peut donner un sens à cette nouvelle tranche de vie et découvrir qu’on n’est pas « fini » mais capable d’apprendre de nouvelles choses, de forger un projet, de le réaliser. Aussi, acquérir de nouveaux savoirs, faire valoir son expérience tout en nouant de nouvelles relations permet de trouver une nouvelle confiance en soi. On sait aussi que faire travailler son cerveau alimente le capital cognitif de chaque personne. À ce titre, la formation et l’éducation sont essentielles à la bonne santé, quel que soit l’âge de la personne concernée. Mais quelle formation? Comment se faire reconnaître comme adulte aîné et rester intégré?

La formation n’est pas accessible à tout le monde et souvent monopolisée par le souci de la production. Or, elle doit aider à vivre et pour cela retrouver sa dimension universelle. Faire du sport, s’alimenter sainement c’est bien. Mais en négligeant la formation, on ampute l’individu de la capacité de comprendre ses choix et de fixer des priorités.

Table des matières

Introduction

Roland J. Campiche

Expériences de vie

1. Roland J. Campiche: À la retraite, les cahiers au feu?
2. Pierre Lässer: Sans les seniors, une société s’ampute du passé récent et fragilise l’avenir

Les échanges entre générations

3. Martine Ruchat: L’apprentissage informel entre générations: une clé de compréhension réciproque
4. Benoît Gaillard: Les Adultes aînés vus par la génération Y

Jeter les cahiers au feu n’a pas de base scientifique!

5. Jacques Lanarès: Apprendre sans se méprendre!
6. Yves Dunant: La réserve cognitive, un capital pour la prévention des maladies neurodégénératives
7. Roger Darioli: La formation continue: vecteur de santé la vie durant

La formation la vie durant à la sauce helvétique

8. Farinaz Fassa et Gabriel Noble: Les Adultes aîné·e·s aux frontières de la formation la vie durant en Suisse

Conclusions

Roland J. Campiche: La quête du sens ou pour quoi s’engager

Bibliographie
Les auteur·e·s

Presse

Roland Campiche et Yves Dunant sont invités à l’émission Versus-penser (RTS2, 9.3.2018): Ecouter l’émission

Émission Futur antérieur : Continuer à se former, même après la retraite (RTS1, 12-18.3.2018)

Se cultiver, se former, comprendre les mutations de la société, du berceau jusqu’à notre dernier souffle, ça doit être possible. Et la retraite ne rime pas, mais pas du tout avec « les cahiers au feu ». Série réalisée par Manuela Salvi.

Épisode 1: Vieillissement et formation: où sont les politiques? Avec Roland J. Campiche. Écouter l’émission

Épisode 2: Seniors, continuez d’apprendre pour garder votre cerveau au top. Avec Yves Dunant. Écouter l’émission

Épisode 3: Apprendre tout au long de la vie, c’est bon pour la santé. Avec Roger Darioli. Écouter l’émission

Épisode 4: L’université des seniors, un acteur tout au long de la vie. Écouter l’émission

Épisode 5: Des juniors coachent des seniors: un partage intergénérationnel pertinent. Écouter l’émission

L’invité : Roland Campiche, sociologue. Écouter l’émission

 

Ces seniors qui vont à l’université

Suivre des cours permet de soigner sa santé, de mieux comprendre le monde et de se socialiser

Retourner sur les bancs de l’université lorsque les cheveux grisonnent. À l’heure où le vieillissement de la population interpelle de plus en plus, voici un phénomène qui cartonne en Suisse, que ce soit grâce à des cours suivis en tant qu’auditeur libre ou à des universités parallèles destinées aux retraités. Et pour cause, maintenir son cerveau éveillé apporte de nombreux bienfaits, comme l’explique le sociologue suisse Roland J. Campiche, auteur du livre À la retraite, les cahiers au feu? 

Alors qu’il existe pléthore d’activités accessibles aux seniors, pourquoi ceux-ci devraient-ils s’asseoir dans un auditoire?

Roland Campiche: Les adultes aînés acquièrent des connaissances pour mieux comprendre le monde qui les entoure. Ils sauront par exemple mieux repérer les fake news et se rendront compte que, contrairement à une idée reçue, ils sont toujours capables d’apprendre. Ils le feront simplement un peu plus lentement. Étudier est aussi un bon moyen de se reformer un réseau et de se socialiser, au lieu de rester chez soi.

Vous parlez aussi d’un impact positif sur la santé…

Oui, car avec l’âge le cerveau s’allège et perd des cellules grises. Mais maintenir une activité intellectuelle permet à d’autres neurones de s’activer et de prendre le relais. Suivre des études aide à prévenir des maladies cardiovasculaires ou neuro-dégénératives telles qu’Alzheimer, comme le souligne le neurobiologiste Yves Dunant. Plus le niveau de formation est élevé, plus les chances de longévité augmentent.

Même si l’on commence à étudier à un âge avancé?

Plus la formation, l’apprentissage et le partage commencent tôt, plus le bienfait sur la santé est important. Mais il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Dans votre livre, vous consacrez une place importante aux universités du 3e âge. De quoi s’agit-il? 

D’une passerelle entre le monde académique et celui des seniors. Concrètement, il existe neuf de ces institutions en Suisse. Celles-ci sont régies par des conseils de fondation principalement composés de bénévoles et se trouvent dans tous les cantons universitaires sauf à Fribourg, où les retraités se rendent plutôt à l’Université populaire, à l’Université francophone des seniors de Berne ou aux présentations organisées à Payerne. Les conférences touchent à tous les domaines et sont données la plupart du temps dans les universités par des professeurs du lieu ou des spécialistes des domaines abordés. Dans le canton de Vaud, l’Université du 3e âge compte 8000 participants de 60 à 85 ans principalement et leur nombre augmente sans cesse.

Quelle différence y a-t-il avec un cursus « classique »? 

À part une évaluation de qualité, il n’y a pas d’examen au terme d’un séminaire et les crédits ECTS (système permettant d’obtenir son diplôme) n’existent pas. Pas besoin non plus de diplôme ou de certificat pour entrer dans ces universités.

Vous avez vous-même été professeur. Que pensent les enseignants de ces élèves âgés?

Les enseignants sont très enthousiastes. J’ai souvent entendu que ces cours représentaient une stimulation pour eux. Ils trouvaient le niveau de discussionsupérieur à celui de leurs étudiants « classiques ». Il faut aussi dire que les seniors ont la parole facile et toute leur expérience de vie.

Qu’en est-il des coûts?

C’est là où le bât blesse. Le financement provient des participants, de fondations et des cantons, ce qui n’est pas toujours suffisant. La Fédération suisse des Universités du 3e âge aimerait que la Confédération délivre une aide annuelle de 500 000 francs et révise la loi fédérale sur la formation continue. 

Propos recuillis par Lise-Marie Piller, La Liberté, 23 avril;  Le Courrier, 27 avril 2018. 

   

Debout les retraités

Apprendre toute sa vie, c’est bien beau. Mais est-ce possible? À la retraite, les cahiers au feu? tente de faire le point sur la question. Réalisé sous la direction du sociologue Roland J. Campiche et du neurobiologiste Yves Dunant, cet ouvrage collectif se déguste à la carte, en fonction de ses besoins, de ses intérêts, voire de l’humeur du moment. On nous y rappelle que « la représentation qu’on se fait encore du vieillissement de la population freine la mise en place de solutions propres à favoriser le vivre ensemble de toutes les générations. » Et l’on nous suggère que les activités déjà effectuées par les adultes aînés témoignent de réelles compétences et connaissances qu’il suffit tout simplement d’entretenir et de développer. Pour autant, bien sûr, que l’on sache encore faire fonctionner ses neurones.

Vous êtes inquiets à ce sujet? La contribution d’Yves Dunant va vous rassurer. Certes, nous n’avons pas encore de traitement efficace contre les démences séniles, mais la déchéance cognitive liée à l’âge n’est pas une fatalité. Le spécialiste prend pour exemple l’étude concernant Sœur Mary qui avait été enseignante toute sa vie et qui, quasiment jusqu’à sa mort à 101 ans en 1993, avait réussit brillamment tous les tests concernant ses capacités de mémoire, d’association et de raisonnement.

Et pourtant, comme l’a révélé l’autopsie – à laquelle elle avait donné son accord, son cerveau ne pesait plus que 870g et présentait les caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Que s’était-il passé? Au fur et à mesure de l’avancée de la maladie, « les fonctions perdues dans les régions atrophiées étaient reprises dans d’autres régions, stimulées, sans doute, par son activité intellectuelle continuelle tout au long de sa vie ». Le concept de « réserve cognitive » était né.

Vous préférez les témoignages, le concret? Ça tombe bien, le livre commence avec un chapitre consacré aux « Expériences de vie ». On y découvre notamment la jolie trajectoire de Magdalena R. Lors d’une période de chômage, cette dernière avait voulu se recycler, mais on lui avait dit qu’à 50 ans, cela ne valait plus la peine d’apprendre un nouveau métier. Parvenue à la retraite, Magdalena R. se retrouve brutalement devant un certain vide, elle cherche un sens à sa vie et va peu à peu retrouver le goût et la soif de la découverte en suivant des cours dans une université pour seniors. Cela l’amène à faire un nouveau pas: se former pour apprendre aux autres. Magdalena R. a choisi d’enseigner le français aux migrants.

Mireille Descombes, Allez savoir!, No 69, mai 2018, p. 63.

 

Dans L’Espoir du monde

Faut-il, lorsqu’on est retraité, en rester à sa/ses formations scolaires et professionnelles?

Les auteurs de cet ouvrage collectif sont convaincus que non. Et que l’un des défis de l’augmentation du nombre des «Adultes aînés», comme ils les dénomment, c’est leur formation.

Car cette catégorie d’âge ne doit plus être considérée comme celle du repli, de la dégénérescence, de l’attente paisible et oisive de la fin de vie. Les Adultes aînés disposent de belles années d’activité dont ils peuvent faire profiter la société. Cela implique qu’on leur offre des possibilités de formation adaptées. La reprise d’études, culture générale ou connaissance spécifiques, perfectionnement dans les technologies de l’information et de la communication, stimule leur intellect et leur vitalité, favorise les échanges avec les générations suivantes et avec leurs pairs et devrait même avoir un impact positif sur le coût du vieillissement de la population.

À partir d’exemples concrets, avec les apports de spécialistes en sociologie, médecine, psychologie, neurobiologie, neuropsychologie et pédagogie, l’ouvrage constitue un plaidoyer, et même un programme d’action, en faveur de la formation des Adultes aînés. Il reste à en convaincre les intéressés, à leur proposer des programmes adéquats et à obtenir de l’État qu’il inclue la formation dans sa politique du vieillissement. Une contribution salutaire à l’élargissement de la perception courante de ce sujet majeur, trop souvent restreinte à la réflexion sur le financement des retraites, l’ouverture des EMS et la recherche médicale sur les maladies dégénératives.

Jean-François Martin, Espoir du Monde, No 169, avril 2018, p. 7.

 

Un plaidoyer pour la formation

Oui, apprendre toute sa vie n’est que bénéfice. Un livre en fait la démonstration.

C’était en janvier dernier, à Lausanne: les Éditions Antipodes organisaient un débat à l’occasion de la parution du livre À la retraite, les cahiers au feu?, un ouvrage consacré à la formation continue des seniors, écrit sous la direction de Roland J. Campiche et de Yves Dunant. En couverture du livre? La photo un rien provoc, mais peut-être emblématique du sujet, une septuagénaire pétaradante, aux prises avec les platines d’une boîte de nuit. Une traduction assez littérale, mais efficace du plaisir que peut procurer l’apprentissage à chacun et, surtout, à tout âge.

La question centrale est donc posée: est-ce parce qu’on arrive à la retraite qu’il faut arrêter d’apprendre? Est-ce parce que nous ne sommes plus acculés à la performance et à la productivité qu’il nous est interdit de suivre des séminaires, des cours ou des conférences? Pis: est-ce parce que nous avons du temps libre qu’il ne faut plus faire des projets et les réaliser? Le livre propose un parcours qui répond à toutes ces questions. Oui, la formation préserve; oui, l’éducation contribue même pour 50% au maintien d’une bonne santé, cela à tous les âges. La recherche a montré, par exemple, les bénéfices de la formation – faire travailler son cerveau et entretenir son capital cognitif – pour lutter contre les maladies dégénératives!

Hélas, comme le note Roland J. Campiche: « Malgré le recours au slogan ‘La formation la vie durant’, les statistiques relatives à l’éducation s’arrêtent avec l’âge de la retraite et la récente loi fédérale sur la formation continue ne met pas en place les moyens pour que le cursus de formation couvre la vie entière. »

À l’issue du débat, qui comptait tant des élus que des représentants de l’économie, tout le monde semblait d’accord: la formation est vraiment nécessaire à tout âge. Encore faudrait-il que la formation dite continue dure vraiment toute la vie. Et que l’économie et le Parlement s’empare enfin de ce point capital, sans penser obstinément à la seule rentabilité économique de ce genre d’investissement. 

Blaise Willa, Générations, No 99, mars 2018, p. 71.

  

Apprendre, c’est bon pour la santé des aînés

Faire fonctionner ses neurones contribue au maintien de la qualité de vie chez les seniors.

« La formation ne s’arrête pas à la retraite! » martèle Roland J. Campiche dans l’ouvrage collectif À la retraite, les cahiers au feu? Éminent sociologue et ancien président de Connaissance 3, l’université vaudoise des seniors, il bataille depuis des années pour faire connaître les bénéfices d’une formation se poursuivant tout au long de la vie. « Elle donne des éléments pour s’orienter dans l’existence et comprendre le monde dans lequel on vit. Cela permet, au fond, de ne pas être largué. »

Il y a mieux. Le livre fraîchement paru détaille, preuves scientifiques à l’appui, les bénéfices sanitaires de la poursuite d’un apprentissage après la retraite. « En se formant, les seniors stimulent leurs neurones et font de la prévention sans le savoir », résume Roland J. Campiche.

La tranche des 60 à 85 ans comprend environ un million et demi de Suisses. « L’éducation, c’est prouvé aujourd’hui, contribue à hauteur de 50% au maintien d’une bonne santé, cela à tous les âges », rappelle le sociologue. « Plus la formation est poussée et renouvelée, plus les chances de longue vie en santé sont grandes », abonde Roger Darioli, médecin et président de Connaissance 3.

Il insiste sur les déterminants non médicaux de la santé. «De même que l’exercice et l’alimentation sont un bon moyen de ne pas devenir dément, l’apprentissage tout au long de la vie permet de stimuler notre cerveau. Une bonne retraite passe par un bon état de santé et donc par la santé mentale et cognitive. Avoir des intérêts variés permet d’éviter le repli sur soi, la perte du sens de sa vie, la déprime, l’abus d’alcool et de médicaments… »

Le neurobiologiste Yves Dunant confirme: faire travailler ses neurones est excellent pour la forme. D’où l’intérêt de soigner ce qu’il appelle dans le livre « la réserve cognitive » des aînés; « un concept capital pour la prévention des maladies neurodégénératives ». « Une gymnastique cérébrale active, pratiquée dès l’enfance et poursuivie jusqu’à la vieillesse, protège contre la démence avec d’autres facteurs liés au mode de vie », explique le spécialiste. Ce n’est certes pas l’assurance d’échapper à Alzheimer, mais « un atout confirmé par la recherche ».

Incidence sur les démences

Le passage à la retraite est un moment crucial pour œuvrer à la prévention des démences, insiste Yves Dunant. « Pour les bénéficiaires d’un riche capital cognitif, c’est l’occasion de se lancer enfin dans des activités stimulantes et nouvelles. Apprendre une langue, prendre des responsabilités dans une société locale, se remettre à une discipline qu’on a aimée, participer à l’éducation des petits-enfants… » Il évoque aussi ceux qui vivent la retraite « comme un coup d’arrêt, une punition. La déprime qui s’ensuit, le grand vide. Plus de projets plus d’espoirs. C’est là que la notion de formation tout au long de la vie – sans arrêt brusque à 65 ans – prend tout son sens. »

À la retraite, les cahiers au feu – suite logique de Adultes aînés. Les oubliés de la formation, paru en 2014 – revient sur les autres bienfaits de l’apprentissage chez les retraités: la favorisation du lien social, des relations intergénérationnelles, de l’engagement citoyen…

« Les adultes aînés ne correspondent pas à l’image dévalorisante ou stigmatisante que l’on s’en fait, par exemple l’idée qu’ils ne font rien et pèsent sur le budget de la santé, insiste Roland J. Campiche. Le vieillissement, ce n’est pas seulement l’EMS. La majorité des seniors ont entre 65 et 70 ans et sont, en général, en bonne santé. Ce sont des gens qui votent, s’engagent dans le bénévolat ou en politique, fréquentent les théâtres, les cinémas, les pistes de ski en semaine… La société a tout intérêt à entretenir et valoriser leurs compétences et leurs connaissances. La première mesure, c’est leur redonner confiance. »

Fréquentation en hausse

C’est l’un des buts poursuivis par Connaissance 3. La fondation vaudoise, qui fête son 20e anniversaire, draine un public toujours plus nombreux (chiffres ci-dessous). Religiosité des musulmans en Suisse, histoire des épices, mystères de Saint-Pétersbourg, perturbateurs endocriniens, Art nouveau au nord de l’Europe, OGM, Plateforme 10, police scientifique… Avec un catalogue fourni de conférences, de cours et de visites animés par des pointures, l’Université du 3e âge s’adresse – contrairement à ce que son nom laisse penser – à un large public, peu importe le niveau d’éducation.

Marie Nicollier, 24 Heures, 17 janvier 2018.