La source de nos peurs

Saint-Syméon

Aluai, Hélia, Di Meo, Nicolas,

ISBN: 978-2-88901-224-4, 2022, 112 pages, 25€

« Malgré tout ce que j’ai affronté dans ma vie, je n’ai pas été préparé à braver la chose qui avait déversé sa peur sur tous les pensionnaires de Saint-Syméon. Cette peur, elle s’est insinuée en moi comme dans les murs poisseux du vieil édifice. Elle colle et elle ne me laissera pas m’en défaire. »
Le Rosaire, préventorium abandonné des Sciernes d’Albeuve, a inspiré ce premier tome, teinté d’horreur et de mythologies sud-américaines.

Format Imprimé - 32,00 CHF

Description

« 22 octobre 1984. Voilà plusieurs jours que je ne peux quitter cet orphelinat sordide et délabré, logé sur les flancs de la montagne des Sciernes d’Albeuve. Mon vieil ami, le Dr. Michaelis, m’y a convié afin de résoudre le meurtre de Joséphine Gauthier, une jeune pensionnaire, retrouvée cruellement mutilée.

En m’enfonçant dans les abîmes de cette sordide affaire, je ne m’attendais pas à devoir me heurter à cette peur à l’état pur, qui avait pris possession du lieu. Comme une créature sans visage, venant d’une terre lointaine, elle s’est immiscée si profondément dans ces murs qu’elle est parvenue à retenir prisonnier l’entier de mon âme et de mon esprit. »

 

Résumé

Devenu pour l’histoire l’orphelinat St-Syméon, ce premier tome se déroule dans l’ancien préventorium du Rosaire aux Sciernes d’Albeuve dans le Canton de Fribourg. Un meurtre affreux et sordide mêlant mythes et légendes de la région est le point de départ d’une enquête effrayante et pleine de rebondissements. À l’image d’un univers inspiré par Tim Burton, Edgar Allan Poe et Lovecraft, les visuels à la technique de la carte à gratter nous dévoile un monde aux frontières de l’enfance et de l’horreur.

Cette histoire, imaginée par Nicolas Di Meo et illustrée par Hélia Aluai, est le premier d’une série de récits qui iront arpenter les lieux étranges et abandonnés de suisse romande ; un terreau foisonnants d’histoires pour l’imagination des plus curieux.


La démarche

« Les lieux abandonnés forcent la fascination ; ils invitent à la peur. Qu’ils soient en ruine, inaccessibles ou encore en parfait état, ils nous poussent à les investir d’histoires. Avec le temps, celles-ci deviennent des mythes qui se répandent et s’inscrivent dans les contes d’une région. Un lieu sans histoire ne perdure pas. Le plus souvent, il est détruit et oublié. En cherchant bien, la Suisse nous a dévoilé plusieurs lieux désertés, toujours debout, mais vides et sans mémoire. » Nicolas Di Meo

 

Livre en réalité augmentée

Pour les lecteurs les plus téméraires, ce livre est interactif et multimédia ; une application gratuite spécialement conçue permet de découvrir des éléments dissimulés dans les dessins et d’écouter certaines informations par audio…
Active sur : Playstore et App Store
Avec les voix de Pierre-Antoine Dubey, Thibaut Evrard, Sébastien Duperret, Sabrina Martin, Ella Pürro, Jean-Luc Borgeat.

Pour plus d’images et de suspense : lasourcedenospeurs.com
Et sur les réseaux Instagram et Facebook

 

Prochaines rencontres et dédicaces avec les auteur·e·s

  • Lire à Lausanne : 27 août (Forum de l’hôtel de ville)
  • Le Livre sur les quais à Morges : 2-3-4 septembre

Extraits

Extraits ©Hélia Aluai

Presse

Article de Damien Boone sur Actua’BD

1984 : dans un orphelinat suisse, une jeune fille a été atrocement assassinée. Face à l’incapacité de la police à résoudre l’affaire, le directeur de l’établissement fait alors appel à des personnages extérieurs qui vont être confrontés à d’étranges événements.

Le narrateur est Thomas, expert en mythologie sud-américaine. Il est surpris de recevoir une lettre du docteur Michaelis, non seulement parce que cela fait des années qu’il n’a pas reçu de ses nouvelles, mais aussi parce qu’il lui demande de venir à l’orphelinat Saint-Syméon où, écrit-il, « quelque chose s’est propagé dans nos murs ». La petite Joséphine, arrivée il y a à peine deux mois avec son frère jumeau, a été retrouvée morte, et ses yeux ont été arrachés. Cela peut-il avoir un lien avec les cultures qu’a étudiées Thomas ?

Mais une fois sur place, Thomas s’interroge : l’endroit est lugubre, les jouets sont rouillés et, surtout, il ne semble pas y avoir d’enfants : le lieu est comme abandonné. Et pourquoi donc Michaelis, qui semblait si pressé de voir arriver ses hôtes, n’est-il pas là pour les accueillir ? Qui sont d’ailleurs les autres arrivants ? Bien des secrets vont alors émerger des sous-sols de l’orphelinat.

La peur est mauvaise conseillère, mais il est difficile d’échapper à son pouvoir de persuasion : voilà comment on pourrait résumer cette histoire, qui est un véritable « roman graphique » au sens où seuls les propos du narrateur accompagnent les illustrations, réussit à nous plonger dans une ambiance sombre, où la tension croît à mesure que l’on avance. Le texte de Nicolas Di Meo, bien ficelé, y est pour beaucoup, et les illustrations de Hélia Aluai, issues d’un travail de gravure digitale, installent définitivement un climat d’inquiétude.

Cerise sur le gâteau, pour celle et ceux qui le souhaitent (mais l’histoire est déjà riche en émotions en l’état), le récit est complété par une réalité augmentée via une application mobile. Ainsi, en scannant certaines pages, apparaissent des objets ou des sons… parfois sortis d’outre-tombe.

Les auteur et autrice se sont inspirés du Rosaire, au Sciernes-d’Albeuve (Suisse), un préventorium construit dans les années 1930, abandonné depuis 2014, et désormais propice à être le théâtre d’une aventure qui est loin d’être un conte de Noël.

Damien Boone, Actua’BD, 13 décembre 2022.

Chronique de Nathalie Bétrix sur le blog L’accroc des bulles

La peur est un sentiment que chacun d’entre nous appréhende à sa façon. Il y a ceux qui la recherchent, parce qu’elle les fait se sentir vivant, ceux qui la craignent et ceux qui l’ignorent. Nicolas Di Meo s’en empare, il joue avec et s’en délecte. Pour son premier roman graphique La source de nos peurs – Saint-Syméon chez l’éditeur Suisse Antipodes, il s’est associé à une illustratrice au trait acéré, Hélia Aluai. L’alliance de ces deux artistes, nous entraîne vers un récit captivant qui nous précipite au bord de la folie…

Thomas Nigueri, a reçu une lettre et une bonne somme d’argent du Dr Michaelis, une vieille connaissance dont il n’avait plus eu de nouvelles depuis plusieurs années. C’est l’ancien mécène d’une expédition qui l’avait conduit au Chili. Il est passionné d’archéologie et est également le directeur de l’orphelinat Saint Syméon depuis la nuit des temps. Le médecin fait appel à lui, parce qu’il est persuadé qu’il est la seule personne capable de l’aider à éclaircir le meurtre d’une de ses pensionnaires. La jeune Joséphine a été sauvagement mutilée et assassinée. Sans vraiment réfléchir, il se met en route pour répondre à cette étrange doléance.

A la vue de la grande bâtisse aux contours étranges et lugubres, il se sent troublé. Cet endroit ne ressemble pas à un orphelinat, l’atmosphère qui se dégage est bien trop calme pour un lieu habité par des enfants. Accueilli par une femme à l’allure austère, il pénètre dans la propriété. Elle se nomme Amanda, elle est l’éducatrice en chef. Alors qu’il pensait être mené auprès du médecin, il est conduit dans une grande salle où il espérait rencontrer tous les gamins. C’est ainsi qu’il se trouve confronté à quatre visages qui l’observent avec inquiétude. L’atmosphère est lourde, elle transpire l’anxiété. Trois femmes, l’une journaliste, l’autre religieuse et une scientifique accompagnent Arno Stern, art-thérapeute. Tous imaginent se retrouver face au Dr Michaelis, c’est avec surprise qu’ils se voient introduits par le lieutenant de la police communale.

Rien ne se passe comme prévu. Les enfants sont enfermés dans une pièce inaccessible. Sans la clé que détient le docteur, personne ne peut rentrer en contact avec eux. Ils sont tous allongés côte à côte et semblent endormis. Thomas est perdu dans un environnement labyrinthique où s’enchevêtrent souvenirs d’enfance, rites et magie noire…

Travail de longue haleine, La source de nos peurs est bien plus qu’un simple roman graphique. Nicolas Di Meo, graphiste indépendant et créateur multimédia a fait de sa création, au côté de Hélia Aluai un objet interactif et original. Tout au long de sa lecture, on y découvre des pages agrémentées d’une paire de lunettes ou d’une cassette audio. Il vous faudra télécharger sur votre smartphone l’application du même nom que le livre et vous y trouverez un menu avec différentes entrées. Elles vous permettront d’en apprendre davantage sur les démarches de l’auteur et vous donnera accès aux multiples créations 3D et à des extraits sonores passionnants.

Un deuxième volume est déjà en préparation dans l’esprit démoniaque de notre jeune écrivain. Il donnera vie une fois encore à un lieu emblématique et abandonné de la région romande helvétique.

Amoureuse des récits sombres et malaisants, j’ai eu un coup de foudre immédiat pour cet ouvrage. Il est beau et incroyablement conçu. Il m’a fait vibrer et frissonner de la première à la dernière ligne. Hélia Aluai a mis en images cette histoire avec de belles représentations toutes en noir et blanc. Les lignes sont tranchantes comme une lame de rasoir et retranscrivent toute l’angoisse qui en découle.

Ce soir lors de votre lecture, n’oubliez pas de laisser la lumière allumée, fermez bien toutes vos portes, le croque-mitaine pourrait bien passer… Bouh !

Nathalie Bétrix, L’accroc des bulles, 13 septembre 2022

 

Chronique dans L’ivresse des bulles, de Yoann Debiais

💬💬💬 – Mon avis –
Le 22 Octobre, Thomas, expert en mythologie sud-américaine, reçoit une lettre urgente du Dr Michaelis. Urgente et troublante pour plusieurs raisons. La première, c’est que Dr Michaelis n’avait plus contacté Thomas depuis de nombreuses années. La seconde, c’est qu’il lui demande de venir, suite à la mort d’une enfant atrocement mutilée, à l’orphelinat Saint-Syméon dont il est le directeur… À peine arrivé sur place, les lieux lui semblent lugubres et sombres, « la peur semble vagabonder » dans ces lieux depuis de nombreuses années. Thomas va mener l’enquête mais il ne sera pas seul … Pourquoi le Dr Michaelis n’est-il pas là pour l’accueillir ? Quels sont les secrets qui se terrent dans les sous-sols de l’orphelinat ? Ouvrez les yeux… et soyez vigilants…
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Angoisse, la tension monte au fur et à mesure des pages… Le noir intense et les traits hachurés accentuent ce sentiment effrayant qui nous envahit petit à petit, page après page, révélation après révélation. Cette histoire illustrée (non ce n’est pas une « bd ») porte bien son titre, « La source de toutes nos peurs ». Et ce qui rend cette histoire, qui prend ses racines dans un lieu abandonné, encore plus intéressante, c’est que ce livre est non seulement très bien écrit, mais en plus, il nous offre une expérience augmentée via l’application mobile. En scannant certaines pages, vous découvrez des compléments audios, et sur d’autres des images prennent vie. (On peut lire l’histoire sans utiliser l’application, mais c’est un réel plus pour le récit)
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Une intrigue bien menée, une expérience immersive, les frissons sont là. Alors n’hésitez pas si vous aimez ce genre de lecture, vous allez être aux anges… Enfin si vous ne restez pas coincés dans les abîmes de vos souvenirs.

Yoann Debiais, L’ivresse des bulles, 4 septembre 2022

 

Coup de Coeur de Rémi Cavaillès, dans l’agenda de la BD de septembre 2022 #JaiLuJenParle