Nouvelles Questions Féministes Vol. 21, No 3

Les répertoires du masculin

Hertz, Ellen, Martin, Hélène, Rey, Séverine,

2002, 141 pages, 13 €, ISBN:2-940146-28-4

Le dossier de NQF, « les répertoires du masculin », analyse des formes diverses de remaniement identitaire masculin qui s’opèrent sous la pression du principe de l’égalité des sexes et des changements socio-économiques qui y sont associés. Il met en évidence la variabilité des contenus du masculin et les stratégies que les hommes développent pour le reconfigurer et conclut que si, parmi celles-ci, certaines s’inscrivent dans une redéfinition du rapport social de sexe, beaucoup n’entament en rien la stabilité du système de genre. La domination masculine prend ainsi de nouvelles formes qui nécessitent de nouveaux angles d’analyse et de nouvelles précautions méthodologiques. Ce numéro, coordonné par des anthropologues, propose à la réflexion des expériences issues de pays et de contextes fort différents.

Format Imprimé - 17,00 CHF

Description

Le dossier de NQF, « les répertoires du masculin », analyse des formes diverses de remaniement identitaire masculin qui s’opèrent sous la pression du principe de l’égalité des sexes et des changements socio-économiques qui y sont associés. Il met en évidence la variabilité des contenus du masculin et les stratégies que les hommes développent pour le reconfigurer et conclut que si, parmi celles-ci, certaines s’inscrivent dans une redéfinition du rapport social de sexe, beaucoup n’entament en rien la stabilité du système de genre. La domination masculine prend ainsi de nouvelles formes qui nécessitent de nouveaux angles d’analyse et de nouvelles précautions méthodologiques. Ce numéro, coordonné par des anthropologues, propose à la réflexion des expériences issues de pays et de contextes fort différents.

Sommaire

Edito

  • Composer avec l’égalité: re(ma)niements masculins (Ellen Hertz, Hélène Martin, Séverine Rey)

 Grand angle

  • Identités plurielles des hommes mossi (Burkina Faso): entre autonomie et précarité (Anne Attané)

  • Face aux conjoints agresseurs…La danse avec l’ours. Entrevue avec le psychologue québécois Rudolf Rausch (Martin Dufresne)

  • Male peine (Jean-Yves Pidoux)

  • La construction sociale de la masculinité à Mexico (Fenneke Reysoo)

  • De la masculinité à l’anti-masculinisme: penser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive (Léo Thiers-Vidal)

 Champ libre 

  • La lutte politique des femmes face aux nouvelles formes de racisme. Vers une analyse de nos stratégies (Ochy Curiel)

 Parcours

  • Une photographe sicilienne contre la mafia. Entretien avec Letizia Battaglia (Maria Rosaria Spano)

 Comptes rendus

  • Christine Verschuur (éd.). Quel genre d’homme? Construction sociale de la masculinité, relations de genre et développement (Anne Lavanchy)

  • Fatema Mernissi. Le Harem et l’Occident (Hélène Martin)

  • Violence et famille: intervenir auprès d’hommes ayant recours à la violence (Christian Anglada)

 Collectifs

  • Violence et famille: intervenir auprès d’hommes ayant recours à la violence (Christina Anglada)

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Presse

Il n’est pas courant qu’une revue féministe consacre un volume à la question de l’identité masculine. Cette seconde expérience, après le numéro conjoint avec Recherches féministes en 1998, est aussi le signe d’une transformation du mouvement féministe. Par-delà le fait que les hommes se montrent peu capables, sinon de conduire, au moins de se doter de structures pour publier de semblables études en France, il y a surtout que les femmes prennent davantage conscience que le féminisme ne saurait se réaliser sans des changements chez les hommes. Le féminisme n’est pas l’affaire d’un sexe, mais d’une interrelation et d’interaction. Le genre masculin répond au genre féminin, comme l’a montré Françoise Héritier, et l’on ne saurait comprendre l’un sans analyser l’autre. Étudier les processus de construction sociale de la masculinité, comme le fait Fenneke Reysoo à Mexico, ou Anne Attané pour les Mossi du Burkina Fasso, permet de mieux cerner les dominations masculines. Certes, on pourra regretter que les études de cas, aussi passionnantes qu’elles soient, intéressent davantage les sociétés non-occidentales ou qu’elles se polarisent sur des dimensions certes importantes, mais largement traitées, comme les violences conjugales. Il serait crucial que les questions de la masculinité, dans ces expressions ordinaires et non déviantes, fassent l’objet d’études également sous nos latitudes.

Bulletin critique du livre en français, no 648, mai 2003.