Les relations économiques entre la Suisse et l’Afrique du Sud durant l’apartheid (1945-1990)

Bott, Sandra, Etemad, Bouda, Guex, Sébastien,

2005, 428 pages, 26 €, ISBN:2-940146-66-7

Comment les relations économiques entre la Suisse et l’Afrique du Sud ont-elles évolué entre 1945 et 1990? Quel rôle les banques et l’industrie helvétiques ont-elles joué dans le financement du régime de l’apartheid, dans l’écoulement de l’or sud-africain, ou encore dans les investissements effectués dans le cône sud de l’Afrique? Les milieux dirigeants suisses ont-ils développé des liens particulièrement étroits avec les autorités de Pretoria? L’attitude de la Suisse officielle a-t-elle été influencée par les sanctions internationales adoptées contre le régime d’apartheid? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions, en se basant sur les archives qui ont été accessibles en Suisse et en Afrique du Sud.

Format Imprimé - 33,00 CHF

Description

Comment les relations économiques entre la Suisse et l’Afrique du Sud ont-elles évolué entre 1945 et 1990? Quel rôle les banques et l’industrie helvétiques ont-elles joué dans le financement du régime de l’apartheid, dans l’écoulement de l’or sud-africain, ou encore dans les investissements effectués dans le cône sud de l’Afrique? Les milieux dirigeants suisses ont-ils développé des liens particulièrement étroits avec les autorités de Pretoria? L’attitude de la Suisse officielle a-t-elle été influencée par les sanctions internationales adoptées contre le régime d’apartheid? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions, en se basant sur les archives qui ont été accessibles en Suisse et en Afrique du Sud.

Table des matières

  Introduction      

Archives privées suisses   

Archives publiques suisses   

Archives sud-africaines  

Etat des recherches   

Eléments d’introductifs à la périodisation de la recherche

1945-1961: Un intérêt accru des milieux économiques suisses pour l’Afrique du Sud   

L’évolution des relations commerciales

  • « L’âge d’or » des relations commerciales, 1945-1948   
  • Les fondements de l’introduction de mesures de restrictions en matière d’importations en Afrique du Sud en novembre 1948   
  • Le système de contrôle des importations jusqu’en juillet 1949
  • Le système de contrôle des importations de juillet 1949 jusqu’en juin 1950   
  • Dévaluation de la livre sud-africaine et amélioration de la balance des paiements      
  • Les effets en Suisse des restrictions d’importations sud-africaines    
  • La réaction des autorités suisses 

Vers un renforcement des liens financiers

  • La création du South Africa Trust Fund  
  • Exportations de capitaux   
  • Le premier crédit bancaire à l’Union sud-africaine (janvier 1950)   
  • Négociations autour de l’octroi des premiers emprunts   
  • Liens entre exportation de capitaux et exportation de marchandises: un bref bilan   
  • La question d’une ligne aérienne régulière entre la Suisse et l’Afrique du Sud (1948-1954)   
  • Le rapprochement des liens diplomatiques: un aperçu

Le commerce de de l’or entre la Suisse et l’Afrique du sud (1945-1961)   

  • Les règles du commerce international et la politique des ventes de l’Union sud-africaine   
  • Le prix officiel de l’or et les difficultés sud-africaines après 1945   
  • La politique des ventes d’or de l’Union sud-africaine   
  • Le marché de l’or en Suisse   
  • Les achats suisses en Afrique du Sud   
  • Les achats directs des banques suisses (1952-1954)   
  • Reprise des achats suisses   
  • La situation intérieure sud-africaine à la fin de la période 1945-1961   

1961-1968: Premières réactions internationales face à la vague de répression en Afrique du Sud, « condamnation morale » et refus de sanctions économiques par la Suisse  

Evénements politiques en Afrique du sud et réactions  internationale: la tension monte   

Position de réserve des autorités suisses: « moralité » et « neutralité »

L’évolution des relations commerciales   

Relations financières: les affaires continuent   

  • Les avoirs du SAFIT: quelques données       
  • Critiques sur les plans national et international       
  • Les démarches du Département politique fédéral: réactions des grandes banques et soutien des industries d’exportation helvétiques   

La conclusion d’un accord de double imposition entre la Suisse et l’Afrique du Sud (3 JUILLET 1967)   

  •  Les négociations de septembre 1954 et ses suites    
  •  La reprise des négociations en août 1959 et ses suites   

Le commerce de l’or entre la Suisse et l’Afrique du Sud (1961-1968)   

  • L’évolution du marché international et du prix de l’or    
  • Le commerce des pièces d’or sud-africaines    
  • Les tentatives de déplacement du marché de Londres à Zurich   

1968-1990 : Spirale de la répression en Afrique du Sud, montée de la pression internationale et soutien financier suisse  

L’évolution des relations commerciales   

L’évolution des relations financières   

  • L’évolution du SAFIT   
  • Critiques nationales et internationales et parades helvétiques: l’introduction d’un plafonnement des exportations de capitaux
  • Le rôle des banques helvétiques dans la crise financière sud-africaine, 1985-1990 

L’évolution du marché de l’or

  • Réunion de Washington et fonctionnement du Pool de Zurich   
  • Divergences entre les membres du Pool de Zurich   
  • Evolution générale du marché et du prix de l’or de 1970 à 1990   
  • Exemples isolés de tentatives d’achats suisses   
  • Vente et diffusion du Kruggerrand   

Conclusion   

Annexe statistique 

Presse

Afrique du sud raciste et silence d’or

Malgré ses 430 pages, ce livre est un avorton. Les auteurs en préviennent d’emblée le lecteur: après avoir lancé en 2000 un programme de recherche (PNR 42+) pour faire la lumière sur les relations entre la Suisse et le régime d’apartheid sud-africain, les autorités fédérales ont tout fait pour saboter ce travail. Financement dérisoire, accès verrouillé aux archives. Les entreprises, les banques en particulier, ont refusé de collaborer, et même les nouvelles autorités sud-africaines-commerce oblige-ont largement fermé leurs sources.

Cela étant, le résultat n’est pas inintéressant. La période 1945-1968 est assez bien documentée, au niveau statistique notamment. On y voit le rôle pionnier joué par UBS, l’importance du négoce d’or, et le poids très relatif de la BNS face aux pressions des banques commerciales.

Depuis 1968, les critiques anti-apartheid montent, et la Suisse finasse, n’hésite pas à truquer ses statistiques pour maintenir malgré les sanctions internationales, un flux d’échanges où la finance l’emporte très largement sur les biens industriels. Malgré la censure, les auteurs ont déniché quelques perles, comme, ces télégrammes classés secrets montrant que les crédits courants à l’Afrique du Sud, estimés à 130 millions de francs par la BNS en 1977, pourraient avoir été en réalité 3 à 4 fois supérieurs! Il y a aussi cette déclaration délicieuse du délégué aux accords commerciaux Franz Blankart à l’ambassadeur sud-africain en 1984: « a certain amount of discrétion is exercised by the Swiss Government, provided it is done discreetly and secretly ».

Autorités et milieux d’affaires suisses n’ont pas soutenu un régime dans lequel ils se seraient reconnus, concluent les auteurs, « la logique économique et le pragmatisme ont seuls prévalu (…), la conjonction d’intérêts l’a emporté sur toute autre considération », comme les morts de Sharpeville ou de Soweto.

J.-Claude Péclet, Le Temps, 26 septembre 2005

 

Comment Berne impose le silence autour du commerce de l’or

Destiné à éclairer les relations de la Suisse avec l’Afrique du Sud durant l’apartheid, le volet économique du programme de recherche PNR42+ vient d’être publié cet été… dans la douleur. Berne a interdit aux chercheurs la consultation des archives fédérales. Celles des grandes banques sont aussi restées fermées. La discrétion est de rigueur: le commerce de l’or sud-africain joue un rôle central pour la place financière suisse. Interview de Sébastien Guex, professeur d’histoire contemporaine à Lausanne, qui dénonce un cas d’entrave à la recherche « peut-être unique en Europe ».

Il y a, décidément, certaines réalités que nos autorités fédérales n’aiment pas aborder. Par exemple, le commerce de l’or africain en Suisse. Le sujet a encore fait les gros titres de la presse suisse ces derniers temps. On se souvient que les experts du Conseil de sécurité des Nations Unies, mais aussi l’organisation américaine Human Rights Watch et une coalition d’ONG suisses ont dénoncé l’implication de firmes suisses dans l’importation d’or illégalement extrait de l’est de la République démocratique du Congo &endash;région à feu et à sang. Invités depuis cinq mois à prendre position, des départements concernés à Berne n’ont toujours pas réagi.

Par un curieux hasard des circonstances, c’est aujourd’hui un programme national de recherche qui vient souligner le silence et l’opacité cultivées de longue date par notre gouvernement dès que l’on s’intéresse de trop près aux importations suisses de métaux précieux. Initié en hiver 2001, le PNR42+ devait entre autres éclairer les relations économiques de la Suisse avec l’Afrique du Sud-premier producteur d’or au niveau mondial-durant l’apartheid. Les résultats des travaux menés par trois chercheurs des Universités de Genève et Lausanne viennent d’être publiés… dans la douleur[1]. Berne a interdit aux historiens la consultation de quarante ans d’archives fédérales. Celles des trois grandes banques de l’époque (SBS, UBS, Crédit Suisse) et de leurs filiales de raffinage actives en Afrique du Sud-comme Metalor ou Agor-sont restées fermées. Explications de Sébastien Guex, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne et l’un des trois auteurs de la recherche fédérale.

Le Courrier: Le PNR42+ devait porter sur la période 1945-1990. Quelles ont été les entraves à vos recherches?

Sébastien Guex: Nous avons eu des difficultés à deux niveaux. Le Conseil fédéral n’a pas pris les mêmes décisions que pour la commission Bergier chargée d’étudier la politique de la Suisse avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, qui obligeaient les entreprises à ouvrir leurs archives. Dès le départ, nous savions donc que les archives privées des sociétés suisses présentes en Afrique du Sud (Holcim, Brown Boveri, Nestlé, Metalor, etc.) resteraient fermées. On espérait un accueil plus favorable de la part du nouveau gouvernement sud-africain, dans le sillage des travaux de leur commission « Vérité et réconciliation » sur la période d’apartheid. Malgré deux séjours sur place et une cinquantaine de démarches, nous n’avons jamais pu obtenir un seul rendez-vous avec le directeur des archives. Pour utiliser un euphémisme: du côté de l’ambassade de Suisse à Pretoria, nous n’avons pas rencontré tout l’appui escompté.

Le Conseil fédéral devait lever la prescription de trente ans sur les archives fédérales. Il l’a au contraire maintenue, et même étendue à quarante ans…

Dans un premier temps, au début de nos recherches, nous avons eu accès aux archives de 1945 à 1971. Nous souhaitions alors demander une ouverture progressive aux années plus récentes, afin de poursuivre jusqu’en 1990. Nous avons attendu l’autorisation pendant…quinze mois! Notre demande était exceptionnellement remontée jusqu’au gouvernement lui-même. Résultat: une décision du Conseil fédérale en avril 2003 (sept mois seulement avant la fin du mandat des chercheurs, ndlr) de prolonger de dix années l’inaccessibilité des archives. C’est un cas unique dans l’histoire suisse, et peut-être même dans celle des archives européennes pour les historiens qui s’intéressent à la période d’après-guerre. Les protestations de plusieurs associations, dont la Société suisse d’historie, n’ont rien changé.

A l’époque, le président du Comité de direction du PNR42+, Georg Kreiss, a dénoncé une « recherche muselée » par le Conseil fédéral pour protéger les intérêts d’entreprises suisses, contre lesquelles des plaintes avaient par ailleurs été déposées en 2003 aux Etats-Unis…

Du point de vue du Conseil fédéral, c’était clair: il s’agissait de faire comprendre aux historiens que « la Commission Bergier, ça suffit ». Et de donner un signal aux chercheurs: désormais, les archives resteraient fermées.

L’apartheid est un sujet délicat, le marché de l’or aussi. Peu d’études ont abordé jusqu’ici le rôle du commerce de l’or dans le développement spectaculaire de la place financière suisse ces soixante dernières années. Pourquoi?

C’est un domaine qui reste très discret, et même extrêmement secret. Je ne connais aucune étude spécifique sur le sujet du marché de l’or africain en Suisse basée sur des archives publiques. Concernant l’Afrique du Sud, on ne trouve pas de traces des importations d’or dans les dossiers de la Banque nationale suisse. On sait pourtant que, selon les années, les importations suisses pouvaient représenter jusqu’à 50%, voire 80% de la production totale d’or sud-africain (soit plusieurs centaines de tonnes par an, ndlr). Ce volume considérable d’échanges a été masqué par différents moyens. Les autorités suisses ont par exemple fait parvenir au gouvernement de Pretoria une demande, en bonne et due forme, pour que les importations de métal jaune à destination de la Suisse ne soient plus repérables comme unités dans les statistiques nationales. Les statistiques sud-africaines ont alors englobé la Suisse dans un ensemble indistinct, intitulé « reste de l’Europe ».

Obtenir des informations de la part de sociétés suisses actives dans le marché de l’or reste toujours aussi difficile?

Oui. Quand Metalor a reçu nos demandes pour le PNR42+, il nous ont envoyés paître.

Du nazisme et l’apartheid, deux profondes blessures dans l’histoire suisse

Peu de scandales parviennent à écorner l’image de la Suisse, havre de paix et de tranquillité. La Confédération helvétique est-elle montrée du doigt pour ses collaborations politiques et économiques avec des régimes militaires ou racistes? Elle brandit l’étendard de sa traditionnelle neutralité, tandis que la place financière suisse poursuit discrètement ses affaires-et n’en néglige aucune.

Première blessure, cuisante pour l’histoire fédérale: celle de la collaboration de la Suisse avec l’Allemagne nazie, notamment avec l’affaire des fonds en déshérence. En décembre 1996, pour répondre à la déferlante d’accusations relayées au niveau international, les Chambres fédérales mettaient en place une commission indépendante d’experts chargés d’étudier sérieusement la politique de la Suisse avant et pendant la Seconde Guerre mondiale (Commission Bergier). Cinq ans de recherches, 22 millions de francs de financement, une centaine de collaborateurs et, surtout, la levée du secret bancaire et des restrictions légales d’accès à toutes les archives, publiques ou privées, utiles à l’avancée des travaux, ont suivi.

Dans le sillage de ces recherches de vérité sur notre histoire nationale, une seconde opération était alors embrayée, tout aussi brûlante pour la Confédération: celle de l’étude des relations politiques et économiques de la Suisse avec l’Afrique du Sud durant l’apartheid, plus précisément entre 1945 et 1990. Cette recherche devait répondre à des dizaines d’interpellations parlementaires et à des années de contestation issues de milieux associatifs pour dénoncer dès les années 1960 la collaboration scandaleuse de nos autorités avec le régime raciste de Pretoria. Le 3 mai 2000, sur le tard, le Conseil fédéral prenait enfin une décision: celle de charger la Fonds national suisse de la recherche scientifique de lancer un programme de recherche-PNR42-spécifiquement consacré à ce sujet. Temps imparti: deux ans seulement pour mener des recherches, financées à hauteur de 2 millions seulement… Deux études (sur une petite dizaine) traiteront en définitive du sujet des relations économiques de la Suisse avec le plus gros producteur d’or au niveau mondial. En ce qui concerne l’accès aux archives nationales, le Conseil fédéral a imposé des conditions restrictives sans précédent. Loin d’être levée, la prescription de trente ans a été maintenue, puis étendue exceptionnellement à quarante ans. Le droit fondamental à la liberté de la recherche historique en Suisse a été bafoué pour sauvegarder les intérêts bien compris de firmes privées-toujours actives en Afrique du Sud, toujours actives dans le commerce de l’or, et bien décidées à y rester.

GILLES LABARTHE, Le Courrier, 4 octobre 2005

 

Trois regards inédits sur les dessous de l’histoire suisse

Trois contributions à la démystification de l’histoire suisse viennent de paraître aux éditions Antipodes, qui feront date: Hans Ulrich Jost, À tire d’ailes. Contributions à une histoire critique de la Suisse; Malik Mazbouri, L’émergence de la place financière suisse (1890-1913); Sandra Bott, Sébastien Guex, Bouda Etemad, Les relations économiques entre la Suisse et l’Afrique du Sud durant l’apartheid (1945-1990), Lausanne, Éditions Antipodes, 2005.

[…] Le troisième ouvrage met le doigt là où ça fait mal: Les relations économiques entre la Suisse et l’Afrique du Sud durant l’apartheid (1945-1990). Il analyse le tissage de liens intimes entre le régime raciste de l’Afrique du Sud et les banques suisses, et vient ainsi confirmer ce que le mouvement anti-apartheid clamait haut et fort en son temps. Au coeur de ces relations: les capitaux généreusement prêtés au Gouvernement de Pretoria par les grandes institutions financières helvétiques, en contrepartie de l’accès privilégié au marché des métaux précieux, que l’Afrique du Sud leur garantit. Les trois auteur-e-s démontrent que ces rapports s’intensifient encore durant la période d’isolement international du régime, suite aux sanctions économiques déclarées par l’ONU en 1977. Le mérite de cette étude est d’autant plus grand, que le Conseil fédéral, pourtant à l’origine du programme national de recherche sur cette question, n’a pas ordonné l’ouverture des archives publiques et privées, rendant ainsi très difficile l’accès aux sources les plus importantes.

Janick Schaufelbuehl,  Solidarités,  N° 74, 27 septembre 2005, p. 22

Wie andere kürzlich erschienene Arbeiten zu Südafrika ist auch diese Studie durch den Schweizerischen Nationalfonds unterstützt worden. Sie behandelt die wirtschaftlichen Beziehungen belder Länder im Zeltraum von 1945 bis 1990. Es war die Epoche der Apartheid, die von den nationalen Kräften Südafrikas vertreten wurde. Die Autoren kommen zum Schluss, dass die gegenseitigen wirtschaftlichen Beziehungen durch Pragmatismus und ökonomische Logik geprägt waren. Das Los der unter der Apartheid benachtelligten schwarzen Bürger Südafrikas spielte dabei kaum eine Rolle. Trotzdem halten die Autoren klar fest, dass die schweizerischen Akteure die Rassentrennungspolitik ideologisch nicht gebilligt haben. Besonders wurde auch die Rolle der Schweiz beim Vollzug der wirtschaftlichen Sanktionen der UNO gegenüber Südafrika untersucht. Bei der Wertung dieser Arbeit sollte nicht vergessen werden, in welcher Epoche die untersuchten Beziehungen lagen. Es war die Epoche des fünfzigjährigen Kalten Krieges, in der die Schweiz ihre strategischen Interessen wahrzunehmen hatte. Würde man noch die entsprechenden sicherheitspolitischen Aspekte der bilateralen Beziehungen wissenschaftlich erfassen, ergäben sich vertiefte Erkenntnisse über das Wesen der Beziehungen Schweiz-Südafrika, Erkenntnisse, die heute von grosser Aktualität sind, weil die Schweiz mit einer Anzahl Staaten Beziehungen unterhält, deren Politik von einer sich selbst so nennenden Völkergemeinschaft geächtet und mit Sanktionen belegt ist. In dieser Beziehung sind die bisher veröffentlichten Studien im Rahmen des Schweizerischen Nationalfonds arni an wissenschaftlich fundierten Handlungsanweisungen für die Aktualität, denn Kenntnisse der Vergangenheit sind nur von Nutzen, wenn sie einer besseren Zukunft dienen.

Jean-Pierre Peternier, ASMZ, no 12/2005