Franc suisse, finance et commerce

Müller, Philipp, Paccaud, Isabelle, Schaufelbuehl, Jannick,

2003, 351 pages, 19 €, ISBN:2-940146-29-2

De la Grande Dépression des années 1930 à son intégration dans le nouvel ordre mondial de l’après-guerre, la Suisse connaît des bouleversements économiques, monétaires et financiers majeurs. Les études réunies dans cet ouvrage abordent trois enjeux importants qui marquent cette période: la politique monétaire helvétique, de l’éclatement de la crise à la dévaluation du franc suisse en 1936; les relations financières anglo-suisses durant la Deuxième Guerre mondiale; les rapports commerciaux et financiers de la Suisse avec la France, entre 1944 et 1949. Sauvegarde du secret bancaire, politique du franc fort, défense de l’industrie d’exportation et de la place financière, alignement sur la Pax Americana sont les thèmes forts développés dans ce livre.

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Description

De la Grande Dépression des années 1930 à son intégration dans le nouvel ordre mondial de l’après-guerre, la Suisse connaît des bouleversements économiques, monétaires et financiers majeurs. Les études réunies dans cet ouvrage abordent trois enjeux importants qui marquent cette période: la politique monétaire helvétique, de l’éclatement de la crise à la dévaluation du franc suisse en 1936; les relations financières anglo-suisses durant la Deuxième Guerre mondiale; les rapports commerciaux et financiers de la Suisse avec la France, entre 1944 et 1949. Sauvegarde du secret bancaire, politique du franc fort, défense de l’industrie d’exportation et de la place financière, alignement sur la Pax Americana sont les thèmes forts développés dans ce livre.

Table des matières

La bataille pour le franc: la Suisse entre déflation et dévaluation, 1931-1936 (Philipp Müller)

  • De la Première Guerre mondiale à la fin des années 20      

  • La Grande Dépression des années 30      

  • « Pour qu’un franc vaille un franc »: la Suisse et la question monétaire (1931-1936)      

  • Vers la définition d’une politique de déflation, 1931-1933

  • Défendre le franc-or: la politique de la BNS entre 1929 et 1932      

  • Printemps 1933: bouleversements monétaires et débats internes      

  • La bataille commence: de la Conférence de Londres au printemps 1934      

  • Entre « initiative de crise » et politique de déflation: printemps 1934-printemps 1935      

  • Déflation ou dévaluation? De l' »initiative de crise » à la dévaluation du franc (juin 1935-septembre 1936)     

  • Conclusion     

Les relations financières entre la Suisse et la Grande-Bretagne durant la Deuxième Guerre mondiale, 1940-1944 (Isabelle Paccaud)     

  •  La clémence anglaise face à l’intégration de la Suisse à la sphère économique dominée par les forces de l’Axe (été 1940-hiver 1942)     
  • Le tournant de la guerre et l’accentuation des pressions alliées sur la Suisse (1943-1944)     

  • Conclusion     

 Les relations commerciales, financières et politiques franco-suisses, 1944-1949 (Janick Marina Schaufelbuehl)  

  • Etat de la recherche     

  • Un passé hypothéqué-relations franco-suisses durant la Deuxième Guerre mondiale

  • Structure et enjeux des échanges commerciaux et financiers entre Paris et Berne après la Deuxième Guerre mondiale

  • La France comme pont vers l’intégration de la Suisse dans le nouvel ordre international     

  • La question du transit     

  • Mai 1945: L’ouverture française sur Marseille, les premiers conflits sur le charbon et les articles de luxe     

  • Le long chemin vers un accord financier et commercial: négociations franco-suisses de novembre 1945     

  • Les relations franco-suisses entre dépendance politique et intérêts économiques: l’année 1946     

  • Le Plan Marshall et les négociations de l’été 1947     

  • Épreuve de force entre Paris et Berne du printemps 1948 à novembre 1949   

  • Épilogue sur le front atlantique: les avoirs français bloqués aux USA sous gestion des banques helvétiques     

Presse

De nombreux ouvrages ont été publiés dans ce contexte, qui donnent à voir, par-delà leurs dimensions apologétiques ou critiques, combien l’attitude des autorités helvétiques et de la haute administration fédérales fut, durant l’entre-deux-guerres, le second conflit mondial et l’immédiat après-guerre, profondément modelée sur les options défendues par les têtes économiques du moment, grande industrie d’exportation et milieux de la haute finance au premier chef. Explorant cette même période de l’histoire suisse contemporaine, les trois études qu’on va lire versent tour à tour leurs pièces au dossier. Elles s’attachent, tout particulièrement, à préciser le rôle des élites en place, et, sans prétendre instruire le procès du capitalisme financier helvétique, voudraient surtout contribuer à nourrir la discussion sur les déterminants internes et externes de la politique menée par Confédération durant cette phase cruciale de son histoire.

La première des études analyse les fondements de la politique monétaire suivie par la Banque nationale suisse durant la crise des années 30. S’intéressant, en particulier, aux raisons pour lesquelles les autorités fédérales s’accordent, en dépit de ses conséquences sur l’emploi, à faire de la défense du franc-or un des axes majeurs de leur politique, l’auteur cherche à comprendre pourquoi la Suisse ne dévalue sa monnaie qu’en septembre 1936, peu après que la France du Front populaire ait enfin détaché son franc du métal jaune. Dévaluation tardive s’il en est (poussés par la dépression, la plupart des pays développés ont rompu avec le système du Gold Exchange Standart à partir de 1931 déjà), que la présente étude se propose de relier à la politique de crise adoptée par le Conseil fédéral-soit aux grandes options économiques défendues par celui-ci, d’entente avec les secteurs centraux de l’industrie suisse d’exportation et du monde bancaire helvétique. À l’examen de cette question qui, durant la première moitié des années 30, remua l’opinion publique, l’auteur montre que la célèbre « bataille pour le franc » ne saurait être abstraite des rapports de forces sociaux qui ont si tardivement décidé de son issue, tant il est vrai que toute politique monétaire se nourrit, à la fois, de la conception, vraie ou fausse, que ses artisans se font de leurs intérêts sectoriels, et de leur capacité à imposer leurs vues comme ressortissant du bien commun…

Association pour le Développement de l’Histoire économique