Une Suisse au noir
Flükiger, Isabelle,
ISBN:978-2-88901-282-4, 2025, 128 pages, 17€
Texte hybride qui navigue entre l’enquête et la fiction, Une Suisse au noir se penchent sur le cas des sans-papiers en Suisse.
Au travers du parcours d’une travailleuse domestique et d’un ouvrier dans le domaine du bâtiment, c’est toute la duplicité du système suisse qui est mise à jour: une politique qui ne dit pas ce qu’elle fait et qui ne fait pas ce qu’elle dit.
Description
«Tu as engagé une illégale pour s’occuper de tes enfants?!» La narratrice tombe des nues lorsqu’elle apprend que son amie emploie une sans-papiers.
Mais avec l’histoire de Gloria, la babysitter camerounaise, puis celle de Mohammed, un demandeur d’asile débouté, sa stupeur va laisser la place à de nouvelles questions: comment des sans-papiers peuvent-ils payer assurances sociales et impôt à la source, tout en se voyant refuser le droit d’exister légalement? Comment des employeurs peuvent-ils recruter des travailleurs illégaux, et s’en sortir impunément?
Avec ce sixième roman, Isabelle Flükiger nous emmène dans une Suisse de l’ombre où la justice n’est pas le droit, et où la loi ne dit pas toujours ce qu’elle fait. Un récit entre enquête et fiction aussi percutant qu’instructif.
Presse
«Enquête dans les coulisses de la prospérité suisse», interview d’Isabelle Flükiger paru dans La liberté
«Qu’une écrivaine dédie un livre aux sans-papiers n’a, en soi, rien de trop surprenant. Mais qu’elle se plonge, dix ans durant, dans les liasses législatives qui condamnent leur présence tout en s’accommodant de leur travail, voilà qui est plus inhabituel. Après son Retour dans l’Est (2017), récit familial sur les traces de son ascendance roumaine, Isabelle Flükiger a appris une autre langue pour dépeindre Une Suisse au noir: celle du droit, si spécialisée que peu en comprennent les subtilités ni les implications, et qui pourtant régit l’existence de 100 000 à 200 000 personnes considérées comme illégales dans notre pays.
A ces esclaves modernes, qui répondent aux besoins de l’économie mais sont tenus en marge de la société, l’écrivaine fribourgeoise dédie une enquête littéraire, subtilement fictionnelle et rigoureusement documentée […].»
Extrait de l’article de Thierry Raboud, La Liberté, 16 mai 2025.