L’émergence de la place financière suisse (1890-1913). Itinéraire d’un grand banquier

Mazbouri, Malik,

2005, 597 pages, 32 €, ISBN:2-940146-53-5

Entre la fin du XIXe siècle et la Première Guerre mondiale, le paysage bancaire helvétique connaît une métamorphose profonde. Deux gestes politiques majeurs sont à l’origine de ce phénomène: le rachat, à partir de 1898, des principales compagnies de chemins de fer privés par la Confédération, et l’ouverture, en 1907, de la Banque nationale suisse. Un type d’institution jusque-là freiné dans ses pleines possibilités d’expansion recueille les meilleurs fruits du mouvement qui s’engage: celui de la grande banque commerciale moderne.

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Description

Entre la fin du XIXe siècle et la Première Guerre mondiale, le paysage bancaire helvétique connaît une métamorphose profonde. Deux gestes politiques majeurs sont à l’origine de ce phénomène: le rachat, à partir de 1898, des principales compagnies de chemins de fer privés par la Confédération, et l’ouverture, en 1907, de la Banque nationale suisse. Un type d’institution jusque-là freiné dans ses pleines possibilités d’expansion recueille les meilleurs fruits du mouvement qui s’engage: celui de la grande banque commerciale moderne.

De Zurich et de Bâle, la voilà qui commence de tisser son premier réseau de filiales, qui se dispute la fine fleur du monde industriel, mais qui s’adosse, aussi, à ses amies de Londres, Paris, Berlin, Vienne ou New York, pour développer ses affaires, tout en jouant des rivalités entre grandes puissances pour s’affirmer, déjà, sur les marchés d’Europe et du monde. La présente étude, fondée sur des archives privées inédites, retrace cette phase décisive de l’histoire bancaire suisse.

A l’analyse historique d’ensemble s’ajoutent les apports d’une démarche biographique et monographique originale: on y suivra la trajectoire d’un fils d’horloger graveur des montagnes neuchâteloises, Léopold Dubois, ex-instituteur devenu, vers 1900, l’un des principaux dirigeants bancaires helvétiques, et son action, jusqu’à la Première Guerre mondiale, auprès de l’établissement dont il devint le président, la Société de Banque Suisse, à Bâle (actuelle UBS), l’une des plus considérables banques commerciales de Suisse au XXe siècle.

Presse

Un destin exemplaire

L’histoire de la place financière suisse reste très lacunaire. Les archives des grandes banques sont souvent incomplètes et peu accessibles. Il ne fait aucun doute que l’affaire des fonds en déshérence a marqué un tournant. Il est désormais un peu plus aisé d’avoir accès aux fonds des grands établissements, d’où l’intérêt de l’ouvrage qui vient d’être publié par Malik Mazbouri sur l’émergence de la place financière suisse entre 1890 et 1913.

Pour le grand public, le succès des banques suisses est le résultat du fameux secret bancaire tel qu’il fut défini dans les années trente. En réalité, l’émergence de la place bancaire helvétique est bien antérieure. Deux évènements du début du XXe siècle furent ici décisifs.

Tout d’abord le rachat des chemins de fer privés par la Confédération à partir de 1898 qui aboutit à la création des CFF. Cette opération fut d’une envergure colossale pour l’époque, elle coûta plus d’un milliard de francs. Elle nécessita une réorganisation profonde du marché de la dette publique, avec la création du cartel des banques suisses une année auparavant et du syndicat d’émission des banques en 1911.

L’autre évènement d’importance fut la création de la banque nationale suisse en 1907 qui mit fin au pouvoir d’émission détenu par 36 banques différentes. Le franc faisait alors partie de l’union monétaire latine qui groupait plusieurs pays, dont la Belgique et la Grèce autour de la France. Les devises nationales étaient utilisables dans tous les pays de l’union. Cet euro avant la lettre favorisait les établissements de crédit français, florissants dans notre pays jusqu’en 1914. La guerre mit fin à cette construction.

Malik Mazbouri nous raconte cette histoire à travers un banquier, Léopold Dubois, Neuchâtelois, fils d’un graveur sur montre. Instituteur, il devient directeur de la banque de son canton avant d’être le premier Romand à la direction générale des CFF en 1900, d’où il passa à l’Union de Banque Suisse en 1906, qu’il présida de 1918 à sa mort en 1927. Responsable des finances des CFF en plein rachat des compagnies privées, il est ensuite le patron d’une banque qui participe au financement et à la gestion de la dette publique provoquée par ce rachat. Un destin suisse exemplaire en somme.

Domaine public, 1659, 23.9.2005

Histoires de banquiers

Entre la fin du XIXe siècle et la Première guerre mondiale, le paysage bancaire helvétique connaît une métamporphose profonde qui s’explique par le rachat, en 1898, des principales compagnies de chemins de fer privées par la Confédération, et par l’ouverture, en 1907, de la Banque nationale suisse, qui va devenir une grande banque commerciale moderne. Elle tissera dès lors un premier réseau de filiales à Zürich et à Bâle, et développera des affaires en s’adossant à ses « sœurs » de Londres, de Paris, de Berlin, de Vienne ou de New-York. Cette phase décisive de l’histoire bancaire suisse est racontée par Malik Mazbouri, un enseignat de l’UNIL, dans son ouvrage L’émergence de la place financière suisse (1890-1913), à partir d’archives privées inédites.

J.R., Allez savoir, octobre 2005

A l’origine de la prospérité des banques suisses

Un livre récent de Malik Mazbouri retrace, à travers la biographie du banquier Léopold Dubois, l’origine de la puissance de la place financière suisse. Un ouvrage rare sur une histoire trop souvent oubliée.

La place financière helvétique est aujourd’hui une des plus importantes du monde. La Suisse est le pays qui détient le plus de capitaux à l’étranger par tête d’habitant et ses instituts financiers forment le plus important centre de gestion de fortune offshore du monde. Imaginons que cela vous intrigue: vous vous demandez quelle est l’origine de cette singularité et entreprenez quelques recherches en bibliothèque pour assouvir votre curiosité. Là, vous vous apercevrez bientôt que vos chances d’en savoir plus sont maigres. Vous trouverez, certes, quelques plaquettes éditées par les banques, des ouvrages anciens et descriptifs, souvent écrits par des juristes ou des économistes sur tel aspect particulier du système bancaire suisse. Mais les ouvrages historiques récents sur le sujet se comptent littéralement sur les doigts d’une main. La raison principale de cette lacune est évidente: ici, plus qu’ailleurs, les banques ont érigé le secret des affaires en vertu cardinale, et l’historien désirant plonger ses yeux dans les archives des instituts financiers se heurte le plus souvent à une fin de non-recevoir polie, ferme et définitive.

L’ouvrage de Malik Mazbouri publié cet été est donc de ce point de vue tout à fait exceptionnel. Fruit de recherches ayant débuté voici plus de 16 ans, ce travail désormais incontournable jette, sur la base de sources inédites, un éclairage des plus vifs sur l’émergence de la place financière suisse à la période décisive de la « Belle Époque » (1890-1913). Résumons rapidement la trame biographique qui constitue le fil rouge-mais non l’essentiel-de cet ouvrage: Léopold Dubois fut un des plus importants banquiers suisses de cette période. Rien ne le prédisposait pourtant à la carrière brillante qu’il acheva en 1928 au poste de Président du Conseil d’administration de la Société de Banque Suisse (SBS) de Bâle, l’une des deux principales banques commerciales helvétiques d’alors. Fils d’un ouvrier horloger neuchâtelois, bientôt orphelin, Dubois connut une ascension sociale vertigineuse. Il devint instituteur, puis, après un heureux mariage, directeur de la banque cantonale neuchâteloise; enfin, premier directeur financier des CFF. La nouvelle régie publique créée au moment du rachat des chemins de fer par la Confédération était alors à la fois le plus gros employeur et le plus important emprunteur de capitaux de Suisse. Ceci explique le recrutement de Dubois par la SBS en 1906. Administrateur-délégué, puis on l’a dit, président de cet institut financier parmi les plus importants de Suisse, il fut dès lors un des principaux architectes de l’extension alors soutenue de la place bancaire helvétique.

La biographie de Dubois n’est cependant que la porte d’entrée dans une problématique plus large. Le propos principal de l’ouvrage consiste bien à montrer comment se mirent en place, entre 1895 et 1913, les principaux ingrédients qui formèrent les conditions du succès ultérieur de la place financière helvétique. Celui-ci fut d’abord rendu possible par le rachat des chemins de fer en 1898-qui créa un véritable marché des capitaux en Suisse-et par l’ouverture de la Banque Nationale Suisse en 1907-indispensable pour conférer à la monnaie helvétique une stabilité dont elle était auparavant dépourvue. Simultanément, s’affranchissant de la tutelle de la place financière française et face à la concurrence de plus en plus vive du senior partner allemand, les grandes banques commerciales suisses jetèrent-déjà!-les bases solides de leur essor international. La stratégie ébauchée à cet effet était complexe, faite de cartellisation, d’internationalisation, de course aux partenaires industriels dans une atmosphère de concurrence interbancaire violente.

Ce n’est pas le moindre mérite de l’ouvrage ici recensé que de parvenir d’ailleurs à ancrer cette histoire économique complexe dans un espace social, celui de la grande bourgeoisie helvétique et plus particulièrement bâloise, radiographiée avec précision. Cette démarche permet en effet de rendre tangibles les différents aspects, tantôt concrets, tantôt symboliques, jamais gratuits des luttes de pouvoir, des rivalités et des alliances des différentes factions qui la composent.

Olivier Longchamp, Pages de gauche no 40, décembre 2005.

A travers l’ascension sociale époustouflante de Léopold Dubois, on suit l’émergence de la place financière suisse au début du XXe siècle

L’essor bancaire suisse

Ce livre est d’abord une biographie, et pas n’importe laquelle. Car Léopold Dubois, un ex-instituteur devenu le principal dirigeant de la Société de banques suisses (aujourd’hui Union des banques suisses) au début du XXe siècle, est un de ces banquiers qui ont fait la puissance et la renommée internationale de la place financière helvétique. C’est sa trajectoire en forme d’ascension sociale époustouflante jusqu’à la tête d’une des deux principales « grandes banques » helvétiques qui constitue le fil rouge de l’excellent ouvrage de Malik Mazbouri.

Mais ce livre est bien plus qu’une biographie. Comme son titre l’indique, il nous offre en effet une analyse fine et fouillée de la place financière suisse, entre la fin du XIXe siècle et la Première Guerre mondiale. Car si la Suisse est un des plus importants centres financiers au monde, l’histoire de cette place bancaire reste encore largement à écrire. Et la période qui est abordée ici est cruciale puisqu’elle a vu émerger et se structurer la place financière suisse. S’appuyant sur le dépouillement d’un nombre impressionnant d’archives, notamment de fonds privés inédits comme ceux de la SBS, cette étude comble donc une importante lacune dans l’historiographie helvétique.

D’après l’analyse développée, deux facteurs politiques essentiels sont à l’origine de la transformation profonde que connaît le panorama bancaire helvétique au tournant du siècle : le rachat des compagnies de chemins de fer privés par la Confédération en 1898, et la mise sur pied de Ia Banque nationale suisse en 1907. Ces deux facteurs seront décisifs pour la SBS. Freinée jusqu’alors dans ses possibilités d’expansion par la faible indépendance financière de la place bancaire helvétique, la SBS profite du poids gigantesque des opérations financières liées au rachat des chemins de fer pour se développer. Elle étend son réseau de sièges en Suisse et, par le jeu de fusions et de reprises locales, parvient à s’affirmer bien au-delà de la place bâloise où elle avait fait ses premières armes. Elle crée ses premières sociétés filiales, développe ses liens industriels et augmente ses affaires internationales.

En moins de vingt ans, le Bankverein devient, pas à pas, une grande banque moderne qui s’affirme avec une rapidité insoupçonnée sur les marchés d’Europe et du monde. Débauché de la direction des CFF où il s’était occupé précisément du financement du rachat, Léopold Dubois, ex-fonctionnaire devenu banquier, est un artisan incontournable de cet essor.

D’un accès facile et admirablement écrit, l’ouvrage de Malik Mazbouri n’est pas seulement une référence pour les spécialistes, mais bien un ouvrage, incontournable pour toute personne qui veut connaître et mieux comprendre l’histoire de la Suisse et de sa place bancaire au XXe siècle, dans une perspective européenne voire internationale.

Isabelle Paccaud, Le Temps, 11 février 2006

Trois regards inédits sur les dessous de l’histoire suisse

Trois contributions à la démystification de l’histoire suisse viennent de paraître aux éditions Antipodes, qui feront date: Hans Ulrich Jost, À tire d’ailes. Contributions à une histoire critique de la Suisse; Malik Mazbouri, L’émergence de la place financière suisse (1890-1913); Sandra Bott, Sébastien Guex, Bouda Etemad, Les relations économiques entre la Suisse et l’Afrique du Sud durant l’apartheid (1945-1990), Lausanne, Éditions Antipodes, 2005.

[…] L’émergence de la place financière suisse, ainsi s’intitule le volume publié par Malik Mazbouri. En prenant comme point de départ la biographie de l’un des principaux banquiers helvétiques du tournant du 19e siècle, l’auteur fournit une analyse pertinente et inédite sur le développement et l’affirmation de la place financière suisse, de 1895 à 1913. La trajectoire de Léopold Dubois, qui se retrouve notamment à la direction de la Société de Banque Suisse, permet, en la considérant comme un cas particulier du possible, de mieux appréhender les grands bouleversements structurels que connaît la finance helvétique durant une période d’extraordinaire croissance internationale. Comment les grandes banques commerciales réussissent-elles à s’implanter sur le marché suisse et quel rôle joue leur lien avec l’industrie? Bref, cet ouvrage permet de mieux comprendre comment la Suisse est devenue le premier gestionnaire de fortune offshore de la planète. Pour reprendre les termes de l’auteur, il s’agit de l’histoire « de la conquête d’une place au soleil ». […]

Janick Schaufelbuehl,  Solidarités,  N° 74, 27 septembre 2005, p. 22

 

En adoptant une démarche biographique et monographique originale, Malik Mazbouri éclaire d’un jour nouveau l’époque charnière de la fin du XIXe siècle au début de la Première Guerre mondiale, durant laquelle la place financière suisse s’est structurée, et ce tant dans sa dimension nationale que dans l’affirmation internationale de ses activités. L’auteur montre de façon convaincante que son émergence doit moins aux nombreuses et substantielles fortunes privées offshore venues trouver refuge et sécurité sur les bords du lac Léman qu’au rachat à partir de 1898 par la Confédération des principales lignes de chemins de fer privées et à la mise sur pied de la Banque nationale suisse en 1907. Mazbouri a pu bénéficier d’un accès direct aux « papiers » personnels de Léopold Dubois, ex-instituteur devenu grand banquier, mais il ne cède jamais à la tentation d’utiliser les éléments biographiques dans une optique hagiographique ou jubilaire (à l’image de ce qui s’est déjà fait sur des périodes non négligeables de l’histoire bancaire suisse). Sa démonstration est organisée en trois temps.

Tout d’abord, grâce à l’obligeance des descendants de Léopold Dubois qui lui ont permis de consulter et surtout d’utiliser ces documents exceptionnels qui constituent le journal intime de ce grand argentier, Mazbouri retrace la stratégie qui a permis l’édification de la première banque commerciale suisse moderne (la Société de Banque Suisse, à Bâle, devenue aujourd’hui l’UBS). Du renforcement des structures internes de direction et de gestion au développement du réseau de succursales et des filiales, aussi bien du côté de la clientèle commerciale qu’industrielle, rien n’est laissé dans l’ombre de cette étude exhaustive. En citant les propos du responsable de la succursale londonienne de la grande banque bâloise pour qui « nous devons en première ligne être forts en Suisse », l’auteur identifie parfaitement le principe qui a guidé l’action des milieux bancaires durant cette période fondatrice.

Mazbouri montre dans une deuxième partie comment la pyramide de crédit bancaire précédemment mise sur pied tant sur le plan national qu’international permet à la place financière suisse de se structurer et de prendre sa configuration originale. Là encore, tout est passé en revue et en détail: les liens entre la banque et l’industrie, les processus de concentration, de fusion et de reprise, les difficultés managériales rencontrées et surmontées. Les éléments biographiques sur la carrière de Léopold Dubois-des modestes débuts au niveau cantonal neuchâtelois au catapultage à la direction des Chemins de fer fédéraux et de la Banque nationale-prennent alors tout leur sens. Mazbouri montre comment la trajectoire personnelle de Dubois épouse les traits contradictoires du contexte général du développement capitaliste de ce début de XXe siècle, qui participe davantage du « capitalisme organisé » que du prétendu « libre jeu des forces du marché » (p. 61).

Enfin, quitte à définitivement ruiner le mythe d’une Suisse essentiellement rentière et impliquée dans la gestion de patrimoines mobiliers étrangers, l’auteur illustre avec des exemples précis et documentés de première main (car puisés dans les archives bancaires) les relations spécifiques entre la banque et l’industrie. Il montre ainsi la genèse de futurs géants de l’industrie mondiale (on pense évidemment à Brown Boveri, mais pas seulement) et dont le développement s’explique alors mieux à l’aune de cette période charnière sur le plan bancaire et financier. L’étude comparative des liens banque-industrie en Allemagne et en Angleterre permet de bien situer l’originalité du cas suisse, de nombreux exemples tirés des secteurs électrique et électromécanique venant appuyer la démonstration.

Au total, il s’agit là d’un travail de référence servi par une écriture à la hauteur du propos. Issu d’une thèse de doctorat, cet ouvrage possède last but not least une bibliographie aussi somptueuse qu’exhaustive qui fera les délices des chercheurs du secteur concerné. 

Richard Farnetti, A contrario 4-1

 

With L’émergence de la place financière suisse, Malik Mazbouri has written the first archivebased, book-length, scholarly monograph on a Swiss bank before 1914. And with the exception of a couple of studies on the Nazi period published within the framework of the Bergier Commission, it remains one of the very few works of this kind, though a number of studies based on printed material, as well as works devoted to monetary policy, had already given us a fairly good picture of the development of Swiss banking since the beginning of the nineteenth century. So Mazbouri’s book is an achievement which is highly welcome and an important addition not only to Swiss but also to international banking and financial history.

Mazbouri’s book is at once a history of the Swiss banking system during the quarter of a century preceding World War I, the history of one of the « big banks » and biography of a leading banker, as reflected in the book’s oddly juxtaposed title and subtitle; it is more successful in the last two of its aims.

The crux of the book is the transformation of the Swiss banking system during that period-in essence the rise of the big banks and increased banking concentration. Such a development was common to most European countries at the time. But it took place within a specific context in Switzerland, and was brought about by two significant events: the nationalisation of the major Swiss railway companies from 1898, and the creation of the Swiss National Bank, which opened for business in 1907. The former greatly increased the national debt, offering opportunities for liquid investment to the large credit banks, freeing them from railway finance (for which several of them had been created) and enabling them to turn their attention to industrial (in particular the new industries of the second industrial revolution) and international finance. The latter not only provided a lender of last resort but, by making small issuing banks redundant, triggered a wave of mergers and acquisitions within Swiss banks, the main beneficiaries of which proved to be the big banks.

This story is not new. The main originality of Mazbouri’s book is that it is primarily told through the history of one of the big banks, the Swiss Bankverein (today integrated into DES), headquartered in Basel, and through the biography of the bank’s managing director and then chairman, Léopold Dubois. The various parts of the story are encapsulated in Dubois’s career: before joining the Swiss Bankverein in 1906, he happened to have been finance director of the newly formed Swiss Federal Railways, thus embodying, as it were, the country’s financial transformation. Accordingly, the book is divided in three parts, the first devoted to Dubois’s early career; the second to what Mazbouri calls the « development of the modern Swiss financial centre », with two out of three chapters dealing with the expansion of the Swiss Bankverein; and the third to the relationships between banks and industry, mostly through case studies of the Bankverein.

The book is above all a work of history, anchored in a strong narrative. Mazbouri vividly recounts the history of the Swiss Bankverein and analyses the decision-making process leading to its expansion, both at home and abroad, in its economic, social and political dimensions. He is interested in the personalities involved, in interest groups, in the role of the state, in competition and cooperation, in continuity and change. Léopold Dubois is not only the CEO of a big bank, but also, with his working-class background, an exceptional example of upward social mobility.

In many respects, this is what banking history should be. And yet it is no longer entirely satisfactory. Mazbouri’s analysis would have gained by integrating, at least implicitly, in his narrative some of the concepts and analytical tools used in modern economic, business and financial history. One thinks in particular of notions related to the distribution of information, the management of risks, transaction costs, corporate governance, foreign direct investment and international financial centres. The book is also poor in international comparisons (except for the relationships between banks and industry), which would have helped to put the Swiss story in a proper perspective.

As a result, Mazbouri’s study adds little, whether at a statistical or even analytical level, to our ove rail knowledge of Swiss banking and financial history. The subject is not reaily renewed by the ricWy detailed case studies of Dubois and the Bankverein. This is especiaily true with the topic which inappropriately gives its title to the book-the « Swiss financial centre ». Mazbouri does not provide any definition of a financial centre and is content to equate it with the country’s big banks. Yet the notion is wider and refers to a place-usually a city-where a number of financial services are concentrated and where financial transactions are coordinated and payments settled. As far as Switzerland is concerned, it raises two issues which, unfortunately, the book hardly addresses: the international role of the Swiss financial markets before 1914; and the changing configuration of the domestic markets during that period, with the rise of Zurich at the expense of Geneva and Basel.

Finally, a reviewer cannot help feeling that, with about 600 pages, the book is overlong-after all, it is essentiaily a twenty-year history of, by international standards, a medium-sized bank. But, as such, it constitutes a landmark in the Swiss banking historiography.

Youssef Cassis, Financial History review, vol. 14/1, 2007