Un cas exemplaire, un cas d’école, un beau cas, un cas de figure, un cas extrême, un cas particulier, un cas épineux, un cas limite… Les modalités de l’étude de cas sont multiples et expriment le fait que tout raisonnement suivi, toute explication, toute théorie bute une fois ou l’autre sur la nécessité d’explorer et d’approfondir les propriétés d’une singularité accessible à l’observation.

Publier un ouvrage sur la question du cas unique, c’est participer à ce moment de réflexion sur les méthodes scientifiques en psychologie. C’est aussi œuvrer à un repositionnement constructif de cette modalité de faire science, en donnant la parole aux auteurs spécialistes de ces questions ou directement concernés par celles-ci à travers leurs recherches ou leurs pratiques.

Cet ouvrage, issu de la collaboration entre l’Institut de psychologie et l’Institut universitaire de psychothérapie de l’Université de Lausanne, offre un panel de contributions qui ont pour objectif d’illustrer une réflexion ou une pratique dans ce domaine et de problématiser cette réflexion ou cette pratique en montrant les interrogations qui les traversent et les éventuelles réponses qu’on peut y apporter.

S’il est beaucoup question de maltraitance envers les enfants depuis quelques années, les différences culturelles dans le comportement des adultes à leur égard ont peu été approfondies. Cet ouvrage cherche à combler cette lacune par une approche multidisciplinaire, accueillant les points de vue de chercheur·e·s comme de praticie·ne·s.

Une autre originalité du livre est de donner la parole à des spécialistes établis en Afrique comme en Europe, offrant une large perspective sur la manière d’aborder la question. La confrontation culturelle dans le comportement à l’égard des enfants est considérable, puisque même à l’intérieur d’un pays aussi petit que la Suisse, les pratiques familiales, celles des services spécialisés, et plus globalement les sensibilités diffèrent beaucoup d’une région à l’autre.

Au fil des articles, un certain nombre de constantes se font jour autour des mauvais traitements envers les enfants. Mais l’adéquation dans la manière de se comporter varie dans le temps comme dans l’espace. Ce qui était toléré hier ne l’est plus forcément aujourd’hui. Ce que l’on dénonce ailleurs, comme le travail forcé, était une pratique courant sous nos latitudes jusqu’à la moitié du XXe siècle.

La lecture de ces pages intéressera toutes les personnes concernées par des modes d’éducation et de comportement différents, au sein d’un même État ou entre pays.


René Knüsel
est professeur honoraire à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne.

Fabrice Brodard est maître d’enseignement et de recherche à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne.